Jean-Luc Ducruix : « Une période de flou »

Lorsque l’on évoque le sujet de « l’après UVB », Jean-Luc Ducruix marche sur des œufs. Le jeune vigneron (37 ans) installé sur le domaine de Vavril, sur les hauteurs de Beaujeu, ne s’en cache pas : il ne tient aucunement à voir son nom associé à une quelconque polémique. Hors de question de jeter des noms ou des accusations en pâture. « Je suis sans doute naïf, mais je suis pour l’union, le collectif. Cela correspond à ma nature et ma façon de voir les choses », avance-t-il en forme d’explication.

Pour autant, Jean-Luc Ducruix se sent totalement concerné par la question de l’organisation collective du vignoble beaujolais. « Je trouve vraiment dommage que l’union des vignerons du Beaujolais ait disparu, même si je comprends bien que chacun a eu ses raisons pour que l’on en arrive là. Je pense que nous avions besoin de cet outil de travail, de cette maison commune », délivre le viticulteur, qui exploite deux tiers de ses vignes en beaujolais-villages et un tiers en crus.

« L’UVB, c’était un lien direct, l’endroit où on appelait en cas d’interrogation ou de besoin de renseignements. On a perdu nos interlocuteurs. Nous avons nos ODG, mais l’UVB c’était primordial de mon point de vue. »

Jean-Luc Ducruix se pose les mêmes questions que beaucoup d’autres vignerons. « On en parle dans les caves, on suit la situation de loin. Mais à vrai dire, nos nombreuses interrogations vont bien au-delà de la seule question de la mort de l’UVB. Le rapprochement éventuel avec la Bourgogne, le devenir des vignes en coteaux et des beaujolais-villages… Nous sommes dans une période de flou. Et il n’existe pas de leader pour le Beaujolais », grimace le vigneron de Beaujeu.