Des vendanges qui durent en Beaujolais

La récolte s’étire en longueur
Sur les hauteurs de Beaujeu, on ne prévoit pas d’achever les vendanges avant une dizaine de jours. Débutée peu après le 20 août dans les zones précoces, la récolte 2007 promet d’être historiquement longue.
Une brise fraîche caresse le coteau. Plus bas dans la vallée, Beaujeu s’étire sous le regard, qui se perd ensuite au-delà du Mont Brouilly. Accrochés à la pente, une trentaine de vendangeurs sont à l’ouvrage.
Daniel Bulliat et Jean-Luc Ducruix, viticulteurs, allient leurs forces durant les vendanges. Une trentaine d’hectares sont à ramasser pour une campagne s’étirant sur seize jours. « On mutualise les moyens, avec par exemple une troupe unique pour nos vignes respectives. Le rythme est pour l’instant très bon, notamment grâce à la clémence de la météo. On devrait terminer de vendanger aux alentours du 23 septembre », délivre Daniel Bulliat, par ailleurs président de l’appellation beaujolais-villages. L’homme a fait le pari d’attendre la maturation optimale du raisin. « Ce n’était pas gagné d’avance, mais avec le beau temps des derniers jours, l’état sanitaire est bon, et le degré alcoolique s’envole. Aujourd’hui, je ne regrette vraiment pas ce choix », confesse le vigneron. « Chaque jour qui passe sans pluie fait grimper la qualité potentielle du vin. Fraîcheur et soleil font qu’on peut vendanger sans stress, prendre du temps », ajoute-t-il.
Un millésime hétérogène ?
Tout bon pour la qualité, les zones tardives profitant du retour tardif de conditions météorologiques avantageuses, quand les secteurs précoces avaient vu leurs espoirs douchés par une météo calamiteuse de début août.
Et la campagne s’allonge dans le temps, promettant d’être exceptionnellement longue, les premiers coups de sécateurs ayant été donnés peu après le 20 août. « En cas d’année tardive, la campagne est souvent longue. Mais pour une année précoce comme l’est 2007, c’est un cas unique », estime Daniel Bulliat. Et d’ajouter : « On est véritablement face à une année atypique. Mais c’est logique au vu de la floraison, également très étalée dans le temps ».
Les caprices de la nature se retrouveront-ils dans la bouteille ? « Ce ne sera pas comme 2005, où le millésime était très homogène quel que soient les secteurs », avance simplement Daniel Bulliat. 2007 s’annonce plutôt comme un millésime à la qualité hétérogène.